Jeudi 25 août 4 25 /08 /Août 17:14

(extraits à partir du 1er cahier qui a été commencé en 1943 alors que Claudia se trouvait en Saône et Loire chez son oncle André depuis quelques temps et qui a été vraisemblablement été recopié à partir de ses premières notes, prises auparavant).

J'ai un besoin intense de parler, depuis que j'ai quitté mon Berry, ma famille et mes amis pour me confier en toute bonne foi, sans aucune complaisance envers moi-même, simplement pour expliquer les choses et aussi pour soulager un peu mon coeur, sans honte ni remords.

Dès mon enfance et évidemment plus encore pendant mon adolescence, ma sexualité me perturbait tellement, que mes pensées étaient la plus part du temps orientées vers le sexe.

Je me suis souvent demandé si j'étais "normale" car je ne pensais pas que les autres filles de mon âge ressentaient les mêmes troubles que moi.

J'avais réussi à récupérer un cahier à spirales dans un tiroir du bureau de mon père et je décidais d'y recopier les notes que je griffonnais jusque à présent sur des feuilles volantes, avec l'idée d'en faire un journal. J'avais pris cette idée auprès de je ne sais plus quelle auteur qui disait l'avoir fait dans sa jeunesse. Et puis pour être franche c'était plus facile pour moi de griffonner mes sentiments et mes idées sur le papier, plutôt que d'en parler directement à quelqu'un qui, j'en étais persuadée, finirait un jour ou l'autre par porter des jugements sur moi ou encore pire, de rapporter ce que je lui avais confié... Avec un journal intime mes confidences seraient bien gardées.

Au début de l'année 1942, j'allais donc avoir 13 ans, lorsque André, le jeune frère de maman, qui est également mon parrain, qui avait 28 ans à ce moment là, eu l'intention de m'emmener avec lui pour que je puisse enfin commencer un apprentissage de couture, une idée que j'avais en tête depuis longtemps. Mon jeune oncle vivait en Saône et Loire depuis quelques années où il s'était fait une bonne situation dans la faïencerie. J'étais décidée à partir avec lui, car là-bas c'était beaucoup plus simple d'y trouver un maître d'apprentissage, qu'ici, mais nous attendions les "ausweis" pour retourner à Digoin.

En effet, cela faisait presque deux ans que j'avais mon certificat d'étude sans pouvoir trouver personne qui accepte de me prendre en formation. A part faire du ménage à la maison et aider ma grand-mère qui habitait juste de l'autre côté de la rue et qui était seule depuis une dizaine d'année, date du décès de mon grand-père, ou parfois m'occuper des animaux de la ferme, je ne faisais pas grand chose. Je me sentais souvent désœuvrée et même inutile parfois. Je passais la plupart de mon temps à lire toutes sortes de livres de la bibliothèque municipale. Parfois il m'arrivait de remplacer la vieille demoiselle qui s'en occupait habituellement, il était facile pour moi de choisir mes lectures, de préférence celles n'étant pas particulièrement destinées aux gamines de mon âge. J'avais toujours eu le premier prix de français depuis mon entrée au cours préparatoire et la lecture était devenue pour moi une vraie passion.

Je dois avouer aussi, qu'il me tardait de partir car certaines histoires et les ragots commençaient à courir sur mon compte depuis quelques temps au village. Tout cela, plus mon oisiveté contrariaient ma mère, qui parlait sérieusement de me "placer" à Châteauroux chez des gens aisés. En quelques sortes c'était pour leur servir de bonne.

Papa était parti à la guerre en 1940 et depuis que l'armistice était signée il se trouvait dans un camp militaire dans le Roussillon en attendant une démobilisation qui tardait à venir. 

Mon oncle André, lui, était encore "vieux gars" à cette époque. Je l'aimais bien car il me gâtait à chaque fois qu'il venait nous voir, n'oubliant jamais mon anniversaire. Cette fois encore il m'avait ramené un cadeau que je trouvais épatant: Une vraie paire de chaussures! pas ces sortes de godillots à semelles de bois, les seuls qu'on pouvait trouver ici depuis les restrictions, non, pas du tout, mais de jolis escarpins d'avant guerre, ce qui était rare et cher. Et puis ce n'était pas des souliers de gamine... mais de vraies chaussures de femme! En plus, pliée dans un papier de soie au fond de la boîte j'avais également découvert une paire de bas nylon!

"-Ne parle pas de ça à ta mère, tu veux bien?" me dit mon oncle avec un sourire embarrassé et en rosissant légèrement. Je lui souris en retour et toute fière de partager ce secret avec lui, je promis le silence.

J'avais compris tout à coup qu'aux yeux des hommes, je n'étais plus vraiment une petite fille.

J'allais partir d'ici le cœur léger, heureuse de pouvoir quitter enfin le village du Berry qui m'avait vu naitre et de pouvoir avoir la chance de vivre autre chose et il va sans dire d'échapper avec soulagement à la vie de bonniche qui me pendait au nez.

Ce qui me pinçait le coeur, c'était juste de laisser ma soeur Solange et mon cousin Pierrot qui avaient tous les deux le même âge, deux ans de moins que moi et qui partageaient avec moi cette petite vie campagnarde, monotone et ennuyeuse. J'avais la sensation de les abandonner à leur triste sort.

Avant mon départ, pour ce qui allait être pour moi était "Le Grand Voyage", car je n'étais jamais allée plus loin que Tours, qui était à environ 100 kilomètres de chez nous et sans savoir quand je reviendrai, j'aurais aimé que maman me prenne à part, qu'elle me dise certaines choses comme une mère le fait généralement pour sa fille qui allait s'éloigner d'elle pour longtemps et qui se trouvait en passe de quitter l'enfance. J'aurais voulu qu'elle me donne quelques conseils et qu'elle me fasse des recommandations, car je me sentais ignorante des changements naturels et physiologiques qui étaient en train de modifier mon corps et mes pensées d'adolescente. Je me sentais me transformer depuis quelques temps, non sans appréhension. Lorsque mes "anglais" avaient débarqué pour la première fois, l'année précédente, maman ne m'avait jamais rien expliqué ni même jamais effleuré la question avec moi. Ce jour là elle m'avait dit tout simplement que cela était parfaitement normal pour une jeune fille de mon âge, était allée chercher tout simplement des serviettes hygiéniques et m'avait donné quelques conseils basiques de propreté. Heureusement, Hélène, ma plus jeune tante avait un peu abordé la question avec moi et puis j'avais interrogé mes deux meilleures copines, Marie-Louise et Rolande, beaucoup plus à la page que moi pour ces sujets intimes. Elles m'avaient rassurée en m'expliquant les choses de façon précise, sinon je pense que cette hémorragie soudaine m'aurait vraiment affolé!

Solange qui avait juste 11 ans, eu les siennes seulement quelques mois après, mais contrairement à moi, elle sembla trouver cela parfaitement ordinaire et naturel et je ne sais pas comment elle s'y prenait, mais comme à son habitude, elle avait été au courant de tout bien avant moi.

Pour ce qui était de la sexualité à la campagne, tout le monde, même nous les enfants, étions très souvent confronté à celle des animaux: C'était un spectacle ordinaire et amusant qui nous intéressait et nous distrayait. Nous avions tous vu les verrats grimper sur les truies, les chiens collés aux chiennes et le bouc où le taureau s'accoupler avec leurs femelles. Nous savions comment se font les bébés puisque c'était la même chose qu'avec les bêtes!

Moi, devant ces étreintes intimes publiques, je me sentais assez mal à l'aise, car si, pour être franche je dois avouer qu'elles me fascinaient, en même temps elles me troublaient fortement et me donnaient chaud. Elles semblaient plaire aussi aux hommes et aux garçons rigolards qui y assistaient, car ils s'échangeaient des regards complices en lorgnant vers les filles et en échangeant des gestes obscènes. Ils guettaient la moindre lueur de lubricité dans nos regards qui auraient pu trahir nos pensées.

En regardant ces scènes, accompagnée le plus souvent de mes deux amies, je faisais l'indifférente, la fille détachée et pas du tout intéressée, mais en fait, à chaque fois, ça me mettait la boule au ventre et une moiteur m'envahissait de partout. J'étais nerveuse, comme échauffée. Je ressentais des picotements un peu partout, étonnamment entre les fesses et sur le bout des seins qui devenaient tout durs. Sans doute que nous étions émues autant toutes les trois, tout en tachant de ne laisser paraitre aux deux autres.

Maman n'abordait jamais la sexualité avec ses filles: Cela ne se "faisait pas". Ce sujet qui semblait banal et habituel pour tout le monde, elle, n'en parlait jamais, car c'était j'imagine, à cause de l'éducation assez rigide qu'elle avait reçue pendant son enfance. C'était des choses secrètes, impossible à exprimer, une sorte de tabou familial en quelques sortes.

Mais moi je savais bien que si pour elle, parler de la sexualité était inconcevable, en revanche, baiser était habituel et il faut bien reconnaitre qu'elle aimait ça... En effet depuis toute petite j'entendais parfaitement ce qui se passait dans la chambre de mes parents, juste de l'autre côté de la cloison,.

Certains soirs maman était nerveuse et elle nous envoyait tous les trois nous coucher sans traîner, sitôt la table débarrassée et la vaisselle faite. Après un moment, ces soirs là, pour être certaine que nous étions endormis, elle venait s'en assurer au pied de nos lits.

Moi, comédienne déjà, j'adoptais une respiration régulière et la pose sans équivoque de la parfaite dormeuse: La bouche semi-ouverte, un bras en l'air sur l'oreiller. Après nous avoir scruté quelques instants, elle repartait à pas de loup vers sa chambre. Puis je l'entendais dire à l'intention de papa: "Allez! viens donc te coucher maintenant! ça va... ils dorment ". Mon père, le plus souvent la rejoignait assez vite. A ce moment là je m'asseyais dans mon lit et collais mon oreille au mur. Parfois, il tardait à venir et maman impatiente, le relançait pour qu'il se décide enfin à aller la retrouver. Lorsqu'il était enfin dans la chambre je distinguais sa voix grave prononcer des mots du genre: "T'as encore envie hein?" "Allez écarte bien!" ou bien "tourne-toi!" parfois: "tu aimes comme ça hein salope?" J'entendais parfois ma mère qui répondait "oui! oui! je suis une salope! fais moi tout! Ce soir j'ai envie de faire la cochonne! "

Puis le lit commençait à grincer et je percevais leurs soupirs étouffés, leurs gémissements entrecoupés de courtes phrases: des "oui comme ça!" des "encore!, continue!" des "doucement" et des "plus vite" que prononçait ma mère et des "tu me sens bien?" des "je te la mets jusqu'aux couilles!" ou "t'es vraiment une salope!". Et puis après un long moment de silence juste entrecoupés de temps en temps de petits cris, elle commençait à parler plus fort et à débiter des phrases tellement crues, de telles horreurs, que j'avais du mal à imaginer que ma propre mère puisse connaitre et employer de telles grossièretés, si je ne l'avais pas entendu les prononcer de mes propres oreilles. Papa s'efforçait de lui souffler de ne pas faire autant de bruit, qu'elle allait nous réveiller... mais sourde d'excitation, elle poursuivait sa litanie de gros mots jusqu'à l'instant où elle finissait par pousser un rauquement sourd, systématiquement étouffé par la main de son mari. Puis plus rien pendant un bon moment jusqu'à ce que j'entende les bruits des va et vient, puis de l'eau dans le cabinet de toilette.

Moi, depuis le début j'avais une main placée entre les cuisses et de l'autre je me pinçais les tétons très fort tout en m'imaginant me trouver à la place de celle qui était dans la chambre d'à côté. J'avoue que j'ai souvent souhaité que papa vienne pour faire de moi ce qu'il avait envie, mais cela ne s'est jamais produit et j'en étais très frustrée. J'en voulais à mon père qui continuait à me voir comme une petite fille alors que je n'en étais plus vraiment une. Je ne lui adressais plus la parole, mais je faisais tout ce que je pouvais pour qu'il me remarque: Par exemple j'arrivais au petit déjeuner en chemise de nuit et le plus décolletée possible; mais je n'avais à mon grand désespoir, pas grand chose à exposer. Car du côté de maman, c'étaient plutôt des blonds-roux aux yeux clairs et les femmes étaient dotées comme elle, d'une forte poitrine. Ma blondinette de soeur tenait de leur côté. Elle qui était pourtant ma cadette de deux ans, possédait déjà des seins bien plus développés que les miens; ce qui m'enrageait. Moi, pour le physique je tiens plus du côté de ma famille paternelle: Je suis très brune et tout comme ma grand-mère paternelle et mes tantes, je n'ai pas beaucoup de poitrine, une taille fine, avec des fesses très cambrées et bien rebondies.

Par contre, après y avoir réfléchi longuement, je dois bien admettre avoir hérité des principaux traits de caractère de maman: Nous sommes toutes les deux indociles, secrètes et en plus, j'en conviens, extrêmement sensuelles et libertines, certainement à cause d'un considérable appétit sexuel dont la nature nous a dotée toutes les deux.

Je parle de "libertine" à propos de ma mère en pesant mes mots et pour ne pas dire plus, car je m'étais bien rendue-compte que l'absence de notre père qui se prolongeait, n'atténuait pas son appétit sexuel, bien au contraire. Je savais parfaitement que depuis son célibat forcé elle se masturbait chaque soir dans son lit, car à travers le mur trop mince, je percevais ses petits cris de jouissance qui m'étaient familiers depuis longtemps. Il arrivait souvent qu'elle se fasse plaisir aussi pendant la journée, la plupart du temps dans le cabinet de toilette qui se trouvait entre les deux chambres. C'était facile de la guetter car dès que je m'apercevais qu'elle s'y trouvait, je grimpais sur une chaise-escabeau et je la lorgnais à travers la vitre du dessus de porte, là où la peinture blanche s'écaillait par endroits.

De cette façon, dès l'âge de douze ans j'en avais déjà appris pas mal sur les caresses et les façons qu'ont les femmes de se doigter et de se donner du plaisir solitairement. Je dois dire aussi que très vite j'étais arrivée à pratiquer ces masturbations aussi souvent qu'elle, c'est à dire parfois plusieurs fois dans la même journée, sans compter la nuit.

Et puis, je me doutais bien qu'il lui arrivait de rencontrer des hommes. J'en ai eu la preuve un après-midi, au moment où je revenais de me promener à vélo. Alors que je tournais le coin du mur, je croisais maman qui sortait d'une grange où elle n'allait jamais habituellement, ce qui m'avait mis la puce à l'oreille. De plus, elle avait eu une allure très inhabituelle et étrange. Toute décoiffée avec des brins de paille dans les cheveux, elle marchait vers la maison d'un pas rapide en s'efforçant de ne pas courir, ce qui accentuait les mouvements de ses hanches. Ses gros nénés ballottaient libres de tout maintient sans doute possible, sous une courte robe-tablier qu'elle ne portait habituellement qu'à la maison. M'apercevant, elle sursauta, surprise et semblant déconcertée. Elle marmonna quelque chose comme: "Ah tu es déjà là Claudine? Où sont Pierrot et ta sœur?" Et sans même attendre un début de réponse elle rentra chez nous de façon précipitée, comme l'aurait fait une enfant surprise à faire des bêtises.

De la fenêtre de ma chambre je ne quittais pas la grange des yeux et au bout d'un 1/4 d'heure environ, je vis un homme en sortir discrètement, après avoir regardé à gauche et à droite. Il portait une botte de foin sur l'épaule, vraisemblablement pour se donner une contenance. J'étais effondrée de dépit car j'avais reconnu Manuel, un ouvrier agricole de 40 ou 45 ans, un Espagnol qui avait fui le régime de Franco, puis plus tard, la zone occupée de la France. Il s'était installé au village pour travailler dans les fermes, car la plupart des hommes avaient été mobilisés et il ne restait pratiquement que des vieux, les réformés et de jeunes garçons qui n'étaient pas capables d'effectuer tous les travaux pénibles. C'était un homme très brun, grand, sec, mince et musclé avec la poitrine couverte de poils. Malgré son âge et le fait qu'il ait le front très dégarni probablement à cause de son allure exotique, je le trouvais beau avec sa petite moustache noire et surtout très attirant...

C'était souvent lui qui occupait mes pensées quand je me donnais du plaisir le soir dans mon lit: En effet, comme je l'ai déjà dit je me caressais de plus en plus souvent. J'avais juste dix ans quand j'avais commencé à le faire, de façon naturelle et simple en me touchant l'entrecuisse et en me tripotant le clitoris maladroitement. Mais très vitre, grâce à mes indiscrétions envers maman j'avais amélioré ma façon de me caresser. Par exemple comme je l'ai souligné aussi, j'avais appris qu'en me pinçant simultanément le bout des seins j'obtenais un plaisir aux effets plus intéressants. J'eu l'idée, pour avoir mes deux mains libres, de placer des pinces à linge au bout de mes tétons. Cela me donnait des envies de pénétrations anales irrépressibles, impossible à réfréner. Je les assouvissais tant bien que mal avec deux ou trois doigts tout en me triturant et me tirant le clitoris avec l'autre main. Dès onze ans, j'avais essayé la pénétration avec des légumes, mais c'était décevant, car irritant. Puis j'ai voulu essayer avec des flacons et plus tard avec des petites bouteilles qui au fil des mois ont grandi en diamètre. Pour me pénétrer par derrière c'était lisse et très agréable. C'est également vers cette période que des poils ont commencé à remplacer le duvet du bas de mon ventre et sous mes bras. Je vivais mal cette transformation que je trouvais bizarre et indécente. J'aurais été très gênée si ma sœur, Pierrot, ou même maman, s'en étaient aperçu (papa je n'y songeais même pas un seul instant!).

Un jour, profitant d'être seule à la maison, je décidais de me débarrasser de ces vilains poils. J'empruntais le rasoir à lames interchangeables de mon père et son savon à barbe. Je me sentis l'esprit paisible dès que j'eus retrouvé ma peau soyeuse de petite fille. Malheureusement et à mon grand désespoir, cela ne dura que peu de jours et je dus recommencer l'opération très vite. Je me rasais de nouveau. Mais à chaque nouveau rasage les poils repoussaient encore plus rapidement et toujours plus longs et plus raides, je n'avais aucune solution et j'étais contrainte à les raser toujours plus fréquemment.

Je ne m'apercevais même pas que j'étais tombée dans une sorte d'obsession, un cercle vicieux hebdomadaire qui dura de nombreux mois. Puis un beau jour papa demanda des explications sur la disparition prématurée de ses lames de rasoir. Je finis par avouer à maman (après avoir hésité un bout de temps, de peur qu'on m'en des explications sans fin) que c'était moi. Ma mère essaya de m'expliquer, sans jamais entrer dans les détails et sans me demander explicitement ce que je rasais, que la nature parlait et que c'était quelque chose de naturel que de devenir grande un jour et enfin que je devais absolument cesser immédiatement ma nouvelle lubie.

Le nécessaire de barbier fut donc mis hors de ma portée. Vexée par le fait que ma mère ne cherchait pas du tout à comprendre la raison de ma conduite et m'étant enfin rendue-compte que le fait de me raser le pubis amplifiait le problème au lieu de le régler, je pris la résolution de laisser faire la nature.

Donc, déjà à treize ans, j'étais pourvue de longs poils noirs et raides qui me montaient assez haut sur le ventre. Ils formaient une bande de forme étonnamment rectangulaire, étant donné que les poils des côtés de ce qui aurait du être logiquement un triangle n'avaient pas encore complètement poussés.

En voyant mon reflet dans le miroir de l'armoire dans la chambre de mes parents, un moment où j'étais seule à la maison, j'eu la stupéfaction d'y découvrir une fille qui me ressemblait, mais avec de hanches larges et des fesses épanouies de femme, dotée de drôles de petits seins pointus très écartés l'un de l'autre et qui pour faire l'idiote, se serait amusée à se coincer entre les cuisses une sorte de brosse à longs poils noirs. Je me trouvais mal foutue, ridicule, risible et moche: Un gros popotin, des nichons minuscules de gamine, cette grosse touffe noire tellement fournie qu'elle me donnait un aspect obscène: Je ne reconnaissais plus dans ce reflet l'adolescente que j'étais devenue.

Dans ma tête, les choses changeaient également: Je devenais plus mystérieuse, j'avais des pensées bizarres et obsédantes qui me harcelaient, surtout la nuit. Très souvent, moitié éveillée, je me masturbais et me doigtais en me représentant des scènes complètement insensées, pendant que Solange et Pierrot dormaient sagement à côté de moi dans leur lit bateau.

Je m'imaginais me mettre à quatre pattes et prendre la place de la femelle pendant qu'un gros chien berger m'enserrait les hanches de ses pattes avant et m'enfonçait son sexe rouge et pointu entre les fesses. Les chiennes, quand nous les observions pendant l'acte sexuel semblaient prendre du plaisir. Pourquoi en serait-il autrement pour moi après tout? Est-ce que ce pénis était d'une taille suffisante pour moi? J'en doutais. Je revoyais ensuite l'énorme sexe de notre grand âne noir qui parfois pendait raide sous son ventre, presque jusqu'à terre. C'était bien plus excitant pour moi de l'imaginer me pénétrant que le maigre sexe du chien, mais je n'arrivais pas à concevoir comment j'aurais pu m'y prendre pour prendre la place de l'ânesse sans me faire écraser. Je divaguais, je m'auto-excitais d'avantage en me figurant le chien avec un sexe gros comme celui d'un âne en train me prendre par derrière.

 Et le sexe d'un homme adulte c'était gros comment? J'aimais imaginer que celui de Manuel était gros et même monstrueux. Cela m'excitait énormément et à voix basse je me répétais les mots de ma mère entendus à travers le mur: "Vas-y! Fais moi tout ce que tu veux! Cogne bien au fond! J'aime que tu m'encule, oui défonce moi comme une cochonne!"

Par contre il était difficile d'imaginer ce que je n'avais jamais vu, à part la quéquette de mon cousin qui prenait plaisir à nous la montrer à la moindre occasion. Ma sœur qui n'avait pas de complexes, n'étant pas refoulée comme moi à cette période, ne se gênait pas pour s'en saisir parfois, et s'amusait en la tripotant à la faire devenir aussi raide qu'un petit bâton, mais plus mince qu'un manche à balai, ce qui ne m'excitait pas plus que ça.

La nuit j'étais trempée entre les cuisses et pour ne pas tacher les draps je cachais un linge sous le matelas que je plaçais sous mes fesses au moment de me coucher. Je me branlais encore et encore et parfois j'arrivais à me faire jouir à force de caresses et de pénétrations avec les doigts et cela me calmait au moins pour une partie de la nuit. Mais le plus souvent je n'y arrivais pas et je devais rester sur ma faim, avec ces pensées obsédantes qui remplissaient ma tête.

J'avais l'impression d'être en train de devenir folle.

Par billy
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